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Face à l’intensification des changements climatiques, à l’urbanisation accélérée, à l’augmentation des risques sanitaires, à l’érosion de la biodiversité et à la dégradation des écosystèmes, l’entomologie s’impose aujourd’hui comme une discipline scientifique stratégique pour relever les défis du développement durable en Afrique. Elle offre en effet des outils conceptuels, technologiques et opérationnels pour comprendre, anticiper et agir sur les dynamiques agroécologiques, sanitaires et environnementales.
C’est dans cette perspective que la Société Entomologique de Côte d’Ivoire (SECI) et le FONSTI-PASRES ont décidé de manière conjointe, de co-organiser la 3ème Conférence Entomologique de Côte d’Ivoire (CECI-3) dans la période du 05 au 08 mai 2026 à l’Institut Polytechnique HOUPHOUET-BOIGNY de Yamoussoukro. En réunissant les communautés scientifiques nationales et internationales, cette initiative vise à offrir un espace d’échange, de valorisation des travaux de recherche, de renforcement des capacités des jeunes chercheurs, mais aussi de formulation de recommandations à destination des décideurs publics. Ainsi, cette édition 2026 se distinguera par son caractère résolument transdisciplinaire, mobilisant à la fois les sciences biologiques, agronomiques, médicales, environnementales, technologiques, mais également les sciences humaines et sociales.
Sur le plan agricole, les pertes causées par les insectes ravageurs compromettent sérieusement la sécurité alimentaire du continent. Des espèces invasives telles que Spodoptera frugiperda, Tuta absoluta, Coelenomenodera lamensis ou encore Latoia viridissima infligent des dégâts considérables aux cultures vivrières et commerciales, affectant non seulement les rendements agricoles, mais aussi les revenus ruraux et la stabilité socio-économique (FAO, 2021). Face à cette menace croissante, il devient impératif de promouvoir une approche intégrée incluant le biocontrôle, les biopesticides, l’utilisation de phéromones, les outils numériques (IoT, drones, intelligence artificielle) ainsi que les savoirs endogènes (Kogan, 1998 ; Barzman et al., 2015).
Par ailleurs, du point de vue sanitaire, les maladies vectorielles demeurent l’un des principaux enjeux de santé publique en Afrique subsaharienne. Le paludisme reste la première cause de morbidité, entraînant chaque année plus de 600 000 décès (OMS, 2023). De surcroît, les arboviroses telles que la dengue, le chikungunya ou la fièvre jaune connaissent une expansion rapide, notamment dans les zones urbaines où prolifèrent Aedes aegypti et Aedes albopictus. Face à cette réalité, les avancées en génétique des vecteurs, la surveillance entomologique automatisée et les modèles prédictifs appuyés par l’intelligence artificielle ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention et le contrôle (Burt et al., 2018 ; Powell, 2019).
En outre, la chute brutale des populations d’insectes bénéfiques – pollinisateurs, décomposeurs, auxiliaires – constitue un signal alarmant de l’effondrement de la biodiversité des insectes. Selon le rapport de l’IPBES (2019), plus de 40 % des espèces d’insectes sont en déclin, compromettant ainsi des fonctions écologiques vitales comme la pollinisation, la fertilité des sols ou encore le recyclage des matières organiques. Ce déclin résulte principalement de la fragmentation des habitats, de l’usage excessif des pesticides, de l’agriculture intensive et du changement climatique. Dès lors, une mobilisation collective s’impose, fondée sur la recherche transdisciplinaire et sur une action concertée impliquant chercheurs, ingénieurs, professionnels de santé, agriculteurs, décideurs politiques et citoyens.
Enfin, cette conférence s’inscrit pleinement dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 2 (Faim zéro), l’ODD 3 (Bonne santé et bien-être) et l’ODD 15 (Vie terrestre). Elle s’aligne également sur les priorités définies par l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (CAADP), ainsi que les engagements pris dans le cadre des accords environnementaux internationaux. De ce fait, la CECI-3 constituera un levier pour renforcer les coopérations Sud-Sud et Sud-Nord, structurer les réseaux scientifiques africains, promouvoir la valorisation des savoirs endogènes et accompagner la formulation de politiques publiques fondées sur des données probantes, dans une perspective inclusive, durable et innovante.
Objectif général
Catalyser l’innovation scientifique et technologique en entomologie en Afrique à travers une plateforme de dialogue transdisciplinaire, de renforcement des capacités et de co-construction de solutions adaptées aux défis agricoles, sanitaires et environnementaux.
Objectifs spécifiques
La 3ᵉ Conférence Entomologique de Côte d’Ivoire (CECI-3), co-organisée avec le FONSTI-PASRES se tiendra du 05 au 08 mai 2026 à la Institut National Polytechnique HOUPHOUET -BOIGNY (INP-HB) de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), selon un format hybride, combinant une participation présentielle et virtuelle via une plateforme en ligne sécurisée.
Le programme comprendra les activités suivantes :
Environ 150 communications orales et 50 posters seront sélectionnés par le comité scientifique. Plus de 250 participants sont attendus, issus de divers pays et domaines d’expertise, tous engagés sur les questions relatives à l’entomologie, la santé et le développement durable. Des discussions enrichissantes sont prévues autour des travaux présentés, organisés selon les axes thématiques ci-dessous.
